De l’analogie, introduction à la prochaine leçon
L’analogie, qui, je le répète pour Logan, n’a rien à voir avec la colonoscopie de son grand-père, est un procédé largement employé de nos jours dans la culture littéraire, médiatique et philosophique. Ainsi, on use de plus en plus communément de l’analogie afin que celle-ci, grâce à son procédé s’appuyant sur des ressemblances entre deux choses, fournisse tout un arsenal de conclusions nouvelles et inédites. L’exercice est périlleux et a déjà, l’histoire nous l’a confirmé, offert de très mauvaises surprises au monde des idées. Le darwinisme, pour ne prendre qu’un exemple célèbre (ceux qui ne connaissent pas ce terme peuvent venir me voir à la fin du cours), qui était déjà une branche de la science fragmentaire et pour partie encore et toujours insuffisante, est devenue, une fois adoptée par les idéologues et transformée en ce que l’on a nommé le darwinisme social, une véritable caricature de la raison.
C’est pourquoi nous devons tous être particulièrement attentifs à tout usage de l’analogie, les enfants. Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que toutes les analogies sont illégitimes. Il en existe certaines qui restent lumineuses, comme celles que l’on a crée à partir de la lecture du Livre des Cinq Anneaux, plus généralement connu dans la francophonie sous le titre de Traité des Cinq Roues, le célèbre livre du grand Samouraï Miyamoto Musashi (1584-1645), et dont on se sert abondamment pour enseigner « la culture de l’entreprise » dans les grandes écoles de commerce du monde anglo-saxon. Ce sera le thème de mon prochain cours. A bientôt pour des leçons qui feront de vous – je l’espère ! – de futurs petits champions…