Des racines de l’écologie, introduction

Publié le par Mr Vandermeulen

intro-Vert.jpgVous le savez tous, chers enfants, tous les grands courants politiques qui font nos démocraties trouvent leurs sources intellectuelles dans les tréfonds de l’Histoire. Comme le disait déjà M. Raymond Aron, l’un de mes anciens collègues professeurs, dans sa seconde leçon sur la société industrielle prononcée en 1955 : « La plupart de nos idéologies politiques et socialistes datent de la première moitié du xxe siècle. Nous vivons encore aujourd’hui sur le socle d’idées développées par les penseurs de cette époque et rien n’est plus utile, pour fixer l’originalité de notre situation actuelle, que de nous reporter à la situation du siècle dernier. »

 

Et, non Dylan, le socialisme n’est pas né avec Ségolène Royal ; pas même avec François Mitterrand. Sans remonter à Platon, ni au christianisme primitif ou encore aux grands auteurs dits utopistes tels que Thomas More, Campanella ou Cyrano de Bergerac – non, pas celui avec son grand nez, Kelly –, le socialisme trouve ses premiers champions politiques modernes avec le comte de Saint-Simon, Fourier et Proudhon, ou encore avec Owen et Marx s’il faut parler de choses extra françaises ; cela fait du monde et cela donne à lire, ça oui.

 

Le libéralisme, un des autres grands courants politiques, celui dont M. Fukuyama a dit il n’y a pas si longtemps qu’il s’est retrouvé, triomphant, seul à combattre sur le ring de la mondialisation, découvre ses premiers idéologues en Machiavel, Hobbes ou Locke, pour s’imposer véritablement avec la Révolution Française. Il ne cessera d’évoluer et d’être commenté, de John S. Mill à Tocqueville, en passant par Smith, pour ensuite muer et être requalifier en néo-ultra-hyper libéralisme, c’est selon les goûts, enfin je veux parler de toutes ces politiques libérales principalement axées sur un plan économique, et que nous ont proposé Mr Keynes, ou que Mrs Thatcher et Mr Reagan ont appliqué avec brio. On appréciera pour s’en faire une idée, le condensé et très clair ouvrage de M. Zaoui, Le libéralisme est-il une sauvagerie ? Titre amusant qui s’inscrit dans une intéressante collection des éditions Bayard baptisée Le temps d’une question, et qui, comme cela est clairement énoncé, aime à poser des questions.

 

Autre grande doctrine politique, plus locale, celle-ci, et qui trouve sa source au sein-même de la seconde Guerre Mondiale, le gaullisme, du nom du général…

 

…de Gaulle, merci pour ceux qui suivent, ça fait plaisir.

 

Ce beau projet, avec sa philosophie axée sur la volonté, l’action et la vraie place de la France dans le monde, a perduré jusqu’à nos jours grâce aux grands hommes que furent Pompidou et Chirac (oui, les enfants, Chirac, le monsieur rigolo de la télé). Mais ce serait oublier que le gaullisme trouve ses sources historiques bien avant le Général ! Puisque Jeanne d’Arc, tout autant que Louis Gambetta (oui, celui des boulevards) ou Georges Clemenceau (non, pas le porte-avions, Noah, le monsieur) ont offert à ce courant de pensée leurs pierres d’achoppement respectives.

 

Autre belle création française, on n’oubliera pas non plus la famille démocrate chrétienne, qui trouve sa plus lointaine origine en 1791, grâce à l’évêque Lamourette de Lyon, ou encore dans l’Action Libérale Populaire du début du siècle dernier, mené par ces chers Piou et autres de Mun, bons amis du très papal Léon XIII, mais ceci, c’est pour votre culture générale, les enfants.

 

On abordera très sommairement aussi la genèse idéologique qui a donné ses bases à l’extrême droite européenne, toute entière issue de l’hitlérisme des années 1930, elle-même devenue une boursouflure des pensées résultant du romantisme allemand, du comte de Gobineau et de ses séides, de Wagner à Chamberlain, etc., etc. (1) On lira pour se documenter sur ce sujet, la belle synthèse enfin traduite de George L. More parue chez Calmann-Lévy titrée Les racines intellectuelles du IIIe Reich.

 

Et le mouvement écologiste, les enfants ? Qu’en est-il des racines idéologiques des Verts ? Ils n’en parlent pas beaucoup, certes… Voilà donc un bon sujet de leçon !

 
A bientôt, on risque de bien s’amuser !

(1) A la différence des autres grandes familles politiques, l’extrême droite moderne exploite peu son passé idéologique de façon claire et assumée. C’est pourquoi, lorsqu’on assimile ouvertement les partis politiques d’extrême droite européens au nazisme, on ne manquera pas de voir se soulever au sein des intéressés des objections mécontentes sinon indignées, nous sommes en face ici d’une étrange spécificité qui fait loi. Rappelons toutefois, s’il le fallait encore mes enfants, qu’au sein des partis extrémistes européens d’aujourd’hui, qu’ils soient français, belges, hollandais, allemands, suisses, autrichiens, anglais, scandinaves ou balkaniques, il existe invariablement une part non négligeable de ces acteurs politiques qui, dans leur jeunesse au moins, ont tous un jour pris un plaisir symbolique à uriner sur des tombes juives.

Publié dans Leçons du groupe A

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C
(en d'autres termes, le nazi serait son grand-frère et non son père)
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C
Loin de moi l'idée d'écrire, encore moins de penser, du bien de l'extrême droite, la notre comme celle des étrangers. Je ne suis pas raciste.<br /> Mais quand même dire que le lepéniste descend du nazi, c'est un peu fort ! Le lepéniste ne descendrait-il pas de l'anti-dreyfusard, lui même issu d'un nationaliste raciste (religieux en l'occurrence), bien bien basique, bien bien moyennageux et barbare sous son aspect mondain civilisé ? <br /> Bien à vous, cher maître, en tant qu'écologue de formation, je m'empresse de lire la suite.
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J
L'extreme droite penche tout doucement elle aussi vers l'ecologie et...la Décroissance! au grand dam de ces vilains gauchos moyen-ageux bien sûr. C'est ce qui s'appelle faire flèche de tout bois.
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