Une vie, une œuvre, une page… Léon Deffoux

Publié le par Mr Vandermeulen

Ce fin connaisseur du Comte de Gobineau, à qui il consacra quatre de ses ouvrages, cet ami des poètes, dont le grand Léautaud écrivit dans son Journal : « Ce pauvre Deffoux, ce petit homme, ce petit bourgeois de Belleville, ce petit employé de l’Havas, ce petit disciple et historiographe de l’École naturaliste et de l’Académie Goncourt », est né en 1881 dans le XXe arrondissement de Paris, dans le quartier de Belleville que jamais il ne quitta, si ce n’est le 15 février 1945, et encore, à son triste corps défendant, lorsqu’il fut retrouvé, flottant entre deux eaux de la Seine, à Suresnes, à proximité du Mont Valérien, parce que par désespoir il s’était jeté dans le fleuve.

Deffoux publia quelques études sur les lettres de Mme Hugo à Sainte-Beuve, quatre sur Gobineau, d’autres sur Maupassant, Mallarmé, Villiers de l’Isle Adam, deux sur Zola, Léon Hennique, Henry Céard, Lucien Descaves. On retiendra principalement de sa bibliographie Le Groupe de Médan, suivi de deux essais sur le Naturalisme, écrit en collaboration avec Émile Zavie aux éditions Payot et ses articles sur les Goncourt.


Extrait :

La préoccupation homosexuelle en littérature me semble sur­tout dominer chez quelques gens de lettres largement pourvus d’argent et qui affectent de publier, avec plus de complaisance qu’autrefois, leurs goûts uraniques. Ils ont des admirateurs, voire des disciples (que ne feraient pas certains jeunes gens pour se singulariser !) ; mais, je doute que tout cela aille très loin et ait une influence sur les mœurs.

C’est en somme la plus mauvaise forme du pastiche : l’imita­teur croit nécessaire de pousser à l’extrême la servilité envers son maître en prenant jusqu’aux vices dont celui-ci fait étalage. Il y a souvent, dans son cas, plus de niaiserie que de perversité véritable. Le pauvre Jean Lorrain, très renseigné, dit-on, sur ces questions, appelait ça le « poison de la littérature ». Sans doute, ceux qui sont intoxiqués par ce poison dégoûtent les individus qui sont restés à peu près normaux. Mais, combattre la tendance homosexuelle me parait aussi ridicule que de l’encourager. N’éveille-t-on pas ainsi les mêmes idées malpropres ? N’est-il pas plus simple d’ignorer Charlus ou Corydon ?

Ces gens-là pratiquent d’ailleurs un tel malthusianisme qu’en bonne logique leur race doit s’éteindre d’elle-même un jour pro­chain.

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Y
Autres temps, autres moeurs...<br /> Peut-être ce Léon Deffoux était-il un homosexuel refoulé ?
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