L'incendie de Londres

Publié le par Mr Vandermeulen

Bonjour, les enfants, c'est la rentrée, quel plaisir de vous revoir ! Aujourd'hui on commence en douceur, je vous offre une petite vue de Londres et je ne ramasse pas les copies.

Le dimanche 2 septembre 1666, il y a tout juste 342 ans, au cœur de Pudding Lane, ruelle du centre de Londres, se fit entendre les premières alertes d’une énorme conflagration qui prit son départ dans le fournil du boulanger Thomas Fariner ; et les flammes de bénéficier du vent et de la sécheresse du bois des chaumières, de l’exiguïté des allées, des nombreuses réserves de papier, de chanvre, de lin, des goudrons et des bitumes, pour précipitamment s’étendre sur tout l’ouest de la City, offrant du sommet de la tour de Londres un spectacle absolument désolant, brasier si extraordinairement démesuré qu’il eût sans aucun doute provoqué l’écœurement d’un Néron, d’autant que jamais les eaux de la Tamise ne parvinrent à l’arrêter ; et se consumer plus de treize mille maisons, entrepôts et magasins, quatre-vingt-sept églises, jusqu’au joyau de l’Angleterre, la superbe et majestueuse cathédrale Saint-Paul. Avec un tel bilan, on s’en doute, le peuple londonien ne put se contenter de la responsabilité d’un seul et pauvre boulanger ; le désastre, trop important, imposait l’élection d’un bouc émissaire autrement plus crédible que ce malheureux Fariner, du reste cuit parmi ses « muffins ». Aussi, le roi Charles, désirant prévenir la sédition généralisée, ordonna que le coupable de l’incendie de Pudding Lane s’annonçât. Cette requête établie, ce fut avec une joie non retenue qu’à la Cour de Westminster on accueillit, une semaine seulement après le drame, la confession d’un ressortissant français, horloger de son état, le nommé Robert Hubert ; l’homme se disait terroriste et subordonné du pape, revendiquait la paternité de la catastrophe, révélait avoir bouté, au cœur de Westminster, le Great Fire of London ! Sa déposition rectifiée (pour plus de cohérence, on préféra qu’il situât le départ de son crime à Pudding Lane), Mr. Hubert fut pendu en grandes pompes, le 28 du même mois. Cependant, à peine tiède, on rendit public le « planning » du défunt : Mr Hubert était encore en France durant l’incendie ; et l’occurrence « bug » de faire son entrée dans le célèbre Lexicon Technicum de Mr John Harris, alors que les premiers signes de superstition gagnaient le pays. Un drôle rappela que le feu fut maîtrisé au lieu dit « le Coin de la Tarte », alors que personne n’avait manqué de se rappeler qu’il était né Chemin du Pudding ; les manifestations d’un châtiment divin s’éclaircirent par la thèse du pêché de gourmandise, et la funeste date de 1666 de se révéler pour tous les Londoniens dans sa terrible réalité dès lors qu’un second drôle se rendit compte qu’il renfermait le terrible et effrayant « Number of the Beast » ! (1)

 

 

(1) 666 ! Ha ! ça foutait la trouille ! ça oui ! Et encore, tandis que l’étrange Robert Hubert n’était autre qu’un sujet du roi Louis XIV, ce n’était rien dire de ceux qui, partant d’une base alphanumérique établissant que A égale 100 et B égale 101, etc., entrevoyaient la valeur d’un mot comme « soleil » équivalente à 666 ! C’est par ailleurs depuis cette affreuse nuit de dimanche 2 septembre 1666 que les boulangeries ferment désormais le lundi, à Londres comme partout !

Publié dans Histoire-Géo

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
C'est important de bien communiquer. Et comme disait Roland Barthes, "un bon dessin vaut mieux qu'un bon discours", mais là j'ai pas de stylo pour dessiner désolé.
Répondre
M
Ah oui, Pac Man, je connais ! je préfère quand vous me parlez comme cela, Jean-No, je comprends beaucoup plus facilement.
Répondre
J
Eh bien il y a un jeu vidéo d'une excellent mauvais goût à réaliser sur le thème du grand incendie de Londres. On appellerait ça : "London 1.666". Il s'agirait de fuir un labyrinthe de flammes... Une sorte de pacman terrifiant.
Répondre
M
Oui ! et cessez donc un peu les jeux vidéos et le cinéma hollywoodien, Jean-No, on n'apprend pas tout par ce biais, savez-vous... <br /> ET CESSEZ DE TRIPOTEZ VOTRE E-BOOK QUAND L'ON VOUS PARLE !!!<br /> Ah là là, je me demande si je la sens bien, cette rentrée...
Répondre
J
L'année précédente, Londres subissait une épidémie de peste bubonique terrible. Les deux catastrophes sont racontées par Samuel Pepys dans son journal (réedité par Robert Lafont/Bouquins il y a quelques années) qu'il faudra bien que je lise un jour.
Répondre