Révision

Je profite de l’occasion pour vous faire découvrir l’excellente illustration de notre bon camarade Killoffer dans le Monde des Livres de ce vendredi 22 février. Un article "La colère de l'éditeur de fonds", revient sur le livre de M. Vigne dont je vous ai parlé la semaine passée. Un petit extrait du journal, en complément d’information :
Paul Otehakovsky-Laurens (PDG de POL)
« De 1969 à 1983, avant de créer POL, j’ai travaillé chez d’autres éditeurs. J’ai ce souvenir précis, ce sera ma seule divergence avec le remarquable travail d’Eric Vigne, d’une « marchandisation » déjà à l’œuvre au sein de comités de lecture, où l’essentiel des discussions tournait autour des célébrités à qui il faudrait demander un livre, n’importe quel livre mais de préférence un roman. Ou bien, quand il s’agissait d’examiner un premier roman, survenait à tout coup cette question : « Cela va-t-il intéresser Pivot » ? Il arrivait que la réponse pèse dans la décision finale. Certes, ce cynisme n’avait été ni théorisé ni systématisé, mais il était déjà là et il me semble que cela ne datait pas de la veille. Et aussi, plus retorse, moins discernable, cette conviction, des services littéraires aux services de presse, en passant par les services commerciaux, qu’il fallait faire avec les livres douteux, les livres-marchandise, « comme si ». Comme s’il s’agissait de littérature, et de bonne. Sans doute, afin de convaincre l’extérieur, finissait-on par se convaincre soi-même. Cela permettait de boucler la boucle, ni vu ni connu, et cela n’était pas moins efficace que les techniques de pilonnage actuelles. »